De Turin à Florence.

Vendredi 1er octobre, Jour 25.

Mardi 28 septembre, nous quittons Turin avec regret. Il faut dire que nous avons passé 5 jours formidables en compagnie de Claudio et Tiziana. Ils nous déposent à la dernière station essence avant l'autoroute à Moncalieri, à la sortie de Turin.

 Nous faisons du stop alors que deux ouvriers retappent un bout de chaussée avec une machine très bruyante. Nous sommes donc fort soulagés lorsqu'une camionnette s'arrete pour nous emmener après une demi heure d'attente dans ce bruit assourdissant. Le monsieur qui nous prend est un ouvrier qui part rejoindre un chantier. Il ne semble pas dérangé par le fait que nous ne parlions que quelques minuscules bribes d'italien et nous parle dans sa langue, car il ne parle pas un mot d'anglais.

Nous parvenons à lui expliquer que nous voyageons de Lille à Istanbul et à comprendre jusqu'où il pourra nous emmener. Il nous dépose sur une aire de péage à Savona. Nous y mangeons un morceau avant de refaire du stop. Cette fois si, un camion s'arrete, le premier depuis que nous sommes partis. Nous avions fait une croix sur les routiers, car ils n'ont pas le droit de prendre des auto-stoppeurs. Le conducteur s'appelle Hassan et fait apparement parti des 20% de marocains ne parlant pas le Français. Nous parvenons tout de meme à dialoguer. Il nous offre une grande canette de soda et une bouteille de jus de fruit. Voyager en stop réconcilierais le pire des misanthropes avec l'humanité! Il nous dépose au port de Gènes, à l'entrée de la ville.

Nous continuons à pied afin de nous rendre au centre-ville. Nous voyons devant nous la ville de Gènes qui s'étalle sur les flancs des collines alentours et qui descend jusqu'à la mer. Les maisons sont très colorées, allant du jaune au rouge en passant par toutes les nuances imaginables. ce sont les couleurs de l'Italie, qui nous suivront durant tout notre passage par ce magnifique pays. Une fois que nous avons quitté le port, nous passons par le quartier des immigrés, en nombre important dans cette ville portuaire. Les ruelles sont très étroites et les commerces rudimentaires. Il y a des call-center tout les 30m. En arrivant dans les premières rues du centre historique, nous sommes tout de suite frappés par la richesse des façades des batiments. Chacune d'elles est décorée de sculptures minutieuses. De petites statuettes ornent chaque angles de rues. La ville contient de nombreux palais somptueux qui témoignent de la richesse de cette cité qui faisait autrefois concurence à Venise. Nous croisons des fontaines partout avec leur lot de sculptures. Nous nous demandons combien d'années et de tailleurs de pierre il a fallu pour faire de Gènes une ville aussi belle. Flanant au hasard de ruelle en ruelle, nous arrivons sur la Piazza de Ferrari.

Cette place magnifique est le coeur de Gènes. On y trouve une fontaine monumentale, le palais ducal et le théatre Carlo Felice. Nous continuons ensuite à marcher au hasard. Nous finissons par tomber sur la cathédrale San Lorenzo. Construite entre le XIIe et le XIVe siècle, elles est faite de pierres blanches et d'un gris/vert indescriptible. Hébahis par tant de merveilles, nous continuons à parcourir le labirynthe de petites rues qui composent le centre historique. Nous nous arrétons finalement, épuisés par le poid de nos sacs et affamés, dans une focacceria pour manger ce met traditionel de la Ligurie qu'est la Focaccia: du pain imbibé d'huile d'olive. Un régal!

Nous appellons ensuite Elisa, une amie de Claudio et Tiziana qui a accepté de nous héberger. Nous la retrouvons Piazza de Ferrari. Tiziana ne nous avait pas menti, c'est une très jolie italienne! Nous partons ensuite nous promener sur le port avant d'aller chez Erika, une amie d'Elisa. Nous y passons une très agréable soirée où nous dégustons des pates artisanales au pesto (spécialité de Gènes) et au parmesan, du salami et des vins de Sicille et de Sardaigne. Erika est clown pour les enfants hospitalisés. Elle joue un clown qui passe son temps à chanter faux. Nous saisissons cette occasion pour lui faire cadeau du Ukulele à trois sous que nous avions acheté à Reims et qui nous encombrait depuis car il est impossible de jouer juste avec cet instrument. Grace à Erika, ce bois n'aura pas été coupé pour rien! Nous prenons ensuite un bus pour nous rendre chez Elisa, où sa mère, véritable Mama italienne, nous acceuille chaleureusement, en peignoir.

Le lendemain matin, elle nous couvre de victuailles en répétant sans cesse qu'il faut que nous mangions un bon petit déjeuner. Nous avons été très bien reçus! Nous partons avec Elisa qui nous emmène sur la cote. Nous arrivons dans un petit village très mignon, juste à coté de Gènes. Nous marchons jusqu'à la mer. Le coin est magnifique et nous nous installons sur les rochers.

Nous nous baignons hilares dans une mer qui doit bien faire 25°. Nous nous essayons à l'escalade en libre sur la roche surplombant l'eau puis nous bronzons une bonne heure avant de regagner nos affaires à la nage.

Après un bon pic-nique, nous repartons vers l'autoroute. Elisa nous dépose à une station de péage à la sortie de Gènes. A cette endroit, nous attendons trois heures sans succès. Il se trouve que l'emplacement est mauvais car il n'y a aucune place pour que les voitures puissent s'arreter. De plus, le péage est équipé d'un système permettant aux voitures d'y passer à 30km/h, ce qui est une véritable plaie pour l'auto-stop. Découragés, nous essayons dans l'autre sens, afin de regagner Gènes.

 Les automobilistes ne s'arrètent pas plus. Nous finissons par nous résoudre à rentrer à pied. Nous devons emprunter un tunnel où nous ne sommes franchement pas en sécurité. Nous arrivons un peu dépités mais entiers en ville où nous montons dans un bus pour rejoindre le centre. A la gare, nous regardons les prix des trains italiens et décidons de faire cette étape vers Florence par le rail. Nous nous promenons en ville puis nous somnolons dans un parc en attendant notre train qui part à minuit pour Pise.

Arrivés à 2h du matin à Pise, nous nous effondrons dans le premier espace vert un peu discret que nous trouvons. Nous nous endormons au pied du mur d'enceinte de la vieille ville. Le matin, nous prenons notre temps. Le billet que nous avons est valable pendant un mois alors nous ne sommes pas pressés. Nous pouvons donc visiter Pise. Nous suivons le flot de touristes vers... la tour évidemment! Pise est une petite ville et il ne nous faut pas longtemps pour y arriver. Nous avons la désagréable surprise de découvrir une grande place du tourisme international, avec ses commerces ambulants, ses vendeurs à la sauvette, ses cafés hors de prix et son flots d'américains et de japonais sortant par nuées de cars armés de leurs appareils photo. Mais il en faut pour tout le monde et nous sommes également des touristes après tout. Nous nous mélons donc à cette masse. Nous jouons le jeu et posons meme devant la tour... Mais lorsqu'on essaie de rentrer dans la cathédrale Notre-dame de l'Assomption, nous faisons une amère découverte: L'entrée est payante!!!!

 Nous partons donc. Sans etre croyants, nous sommes toutefois écoeurés par cette hérésie. Il y a des nuées de sauterelles qui se perdent!! Nous décidons de quitter les itinéraires touristiques et parcourons des ruelles sans touristes. Nous croisons un marché puis regagnons la gare pour aller à Florence.

Nous arrivons à destination après un court trajet. Nous faisons quelques courses en arrivant et partons déjeuner et nous reposer dans un parc. Une bonne sieste nous repose de notre nuit entrecoupée et de la marche du matin. Nous allons ensuite vers le centre-ville en croisant plusieurs jolies églises. Nous appercevont un bout de la cathédrale au loin et prenons sa direction. Lorsqu'on l'atteint, nous restons quelques secondes abassourdis.

La Basilique Santa Maria Del Fiore, cathédrale de Florence, est vraiment gigantesque. Et les plus belles que nous ayons en France sont vraiment ridicules à coté de ce véritable joyau. Levant les yeux, nous apercevont la coupole monumentale de sa nef centrales, ainsi que d'autres, de ses nefs secondaires, très haut au-dessus de nos tetes. Son aspect général est saisissant. Elle est faites de pierres blanches, roses et du meme gris/vert que la cathédrale San Lorenzo de Gènes.

Ses coupoles ont des tuiles rouge/orange qui rendent l'ensemble d'une  beautée incroyable. En en faisant le tour, nous l'observont en détail et découvrons une infinité de petites sculptures d'une précision ahurissante sur toutes ses surfaces. Son parvis est à couper le souffle et le baptistère St Jean, du meme style, lui fait face.

 Les batisseurs de ce monument avaient vraiment très bon gout! En continuant notre route, nous croisons une autre église gigantesque à peine 100m plus loin. Nous frolons l'overdose et continuons à arpenter les rues de Florence. Nous arrivons au Palazzo Vecchio après avoir traversé plusieurs jolies places. Il s'agit d'un batiment du XIIIe siècle avec une tour de plus de 90m de haut, situé au milieu d'une grande place. D'innombrables statues entourent le palais dont une représentation du David de Michel-Ange.

Nous allons ensuite vers le Ponte Vecchio qui passe au dessus du fleuve Arno. Autrefois lieu des bouchers, ce sont les bijoutiers qui y tiennent aujourd'hui des boutiques surplombant le fleuve. Ce sont les Medicis qui, en 1593, ont décidé de ce changement, incommodés par les odeurs... Nous le traversons au milieu de tout ces bijoux. Nous nous nous éloignons ensuite du centre à la recherche d'un parc où passer la nuit. Après avoir marché de longues minutes nous arrivons dans un magnifique jardin publique qui regorge d'endroit discrets où se cacher. Avant de diner et de dormir, nous faisons la connaissance de deux jeunes italiens avec qui nous discutons en anglais. Enfin des italiens bilingues!

Le lendemain matin, nous repassons par le centre voir encore toutes ces merveilles avant de prendre un bus pour quitter la ville. Nous rejoignons l'autoroute au nord de Florence pour reprendre le stop. Direction Bologne!