jeudi 28 octobre 2010

De Podgorica a Sofia

Jeudi 28 Octobre, Jour 52.

Pour notre deuxieme nuit a Podgorica, nous cherchons un endroit au sec car cela fait maintenant plusieurs jours que la pluie nous suit et nous sommes trempes. En suivant la riviere qui traverse la ville, nous passons sous un grand pont. Ca a l'air bien et nous prevoyons de nous y installer. Je vais chercher de l'eau dans un bar situe juste au dessus. Il y a 4 personnes, qui n'en sont visiblement pas a leur premiere biere, qui semblent trouver etrange que je reclame de l'eau. Ils m'invitent donc a boire une biere avec eux. L'un d'eux parle anglais et nous pouvons donc discuter. Je m'empresse de boire le demi litre qu'ils m'ont offert et vais chercher Tim qui commencait a s'inquieter de ne pas me voir revenir. On retourne dans ce bar et ils nous offrent encore un litre chacun. Nous passons un moment agreable avec nos amis qui ont l'air ravi de discuter avec des etrangers, et repartons ensuite nous installer sous le pont. 



Lorsque nous y arrivons, il y a pleins de jeunes qui picolent a l'abri de la pluie. Nous engageons la discution avec eux. Ils parlent tous un tres bon anglais et sont tres acceuillants. Ils sont heureux de discuter avec deux Francais et le courant passe tres bien. Nous sommes apparement tombe sur le lieu ideal ou les jeunes les plus sympas de Podgorica ont l'habitude de se retrouver. Nous nous faisons de nombreux amis et passons le reste de la soiree avec eux. Deux d'entre eux nous invitent ensuite a boire un rakija dans leur bar habituel. Nous les suivons et decouvrons cet alcool. Le serveur nous ramene des verres pleins aussitot que nous en avons termine un et nous devons refuser les derniers car ils faut etre a peu pres alerte pour dormir dehors! Ils nous deposent ensuite sous le pont que nous avions quitte et passons une bonne nuit a la belle etoile et au sec.



Le lendemain, nous partons a la recherche d'une laverie pour nos vetements. Sur la route, nous rencontrons deux israeliens qui recherchaient la meme chose que nous. Apres avoir bu un cafe avec eux, nous partons trouver une laverie et y deposons nos vetements. Nous mettons nos affaires en commun avec nos deux comperes et partageons les frais. Ils ne seront prets qu'a 18h. Nous avons donc une journee devant nous pour nous reposer. Nous avons de la chance car il fait beau aujourd'hui. Nous nous installons pour la journee dans le parc situe a cote du pont ou nous avions dormi. Nous pouvons faire un brin de toilette dans la riviere et faire secher nos affaires. Nous retrouvons deux de nos amis de la veille et passons encore un bon moment avec eux. Ils nous emmenent acheter le meilleur Burek de Podgorica. Un vrai regal! Nous ne sommes pas loin d'adopter un petit chat qui passe l'apres midi avec nous. Nous le baptisons Cevapcici!




Nous partons ensuite recuperer nos affaires. Comme il est 18h passees, il fait deja sombre. Nous ne pouvons donc pas repartir en stop. Nous passerons donc une nouvelle nuit a Podgorica. Comme il ne pleut pas, nous decidons de nous installer dans un coin plus tranquille et discret, a quelques metres du pont, pour dormir a la belle etoile. Vers 3h du matin, nous sommes reveilles par la pluie. Il doit pleuvoir depuis une bonne heure car nos tapis de sol sont trempes et nos sacs de couchage commencent a prendre l'eau. Il faut reagir! Nous remballons nos affaires en vitesse et courons nous refugier sous le pont. Il souffle un bon vent et pouvons donc secher a peu pres nos affaires, puis nous rendormons.




Le lendemain matin, nous sommes reveilles par les voitures qui essaient de se garer a l'endroit ou nous dormons. Nous partons donc en vitesse. Il pleut encore et nous buvons un cafe en attendant que ca se calme. Nous quittons ensuite la ville et faisons du stop a cote d'une station essence. Au bout de trois quarts d'heure, nous partons en direction de Kolasin. Notre chauffeur ne parle pas anglais et nous ne pouvons pas communiquer. Nous regardons donc la route qui est magnifique. Nous sommes au milieu des montagnes et suivons un superbe canyon pendant plusieurs kilometres. 
Nous restons ensuite bloques une heure par des travaux dans un des nombreux tunnels qui jalonnent cette route. Nous repartons et passons devant Kolasin. Notre chauffeur va plus loin et nous continuons avec lui. Les couleurs de l'automne sont de plus en plus marquees et les sommets que nous croisons de plus en plus hauts. Nous roulons ainsi au milieu d'un tres beau paysage montagneux. Notre chauffeur nous depose a un croisement et nous indique notre direction. Il est deja tard et nous n'avons qu'une heure avant que la nuit ne tombe. Il y a peu de passage sur cette route et esperons etre pris rapidement car nous n'avons pas beaucoup de nourriture et peu anvie de passer la nuit sur le bord de la route. 

Heureusement, Erko, un slovene d'une trentaine d'annees s'arrete pour nous emmener. Il est tres marrant. Il parle un melange de slave, d'allemand et d'anglais. Quelques kilometres avant Rozaje, il tombe en panne d'essence! "Katastropha, benzina, kaput!" Nous attendons une bonne demi heure , dans le noir degustant nos premiers mantija avant que son oncle n'arrive avec de l'essence. Nous arrivons a Rozaje et ils nous invitent a boire un verre. Nous passons donc quelques temps avec Erko, son oncle et son cousin. 
Il nous depose ensuite dans le centre ou nous faisons quelques courses avant de chercher un endroit ou dormir. Nous demandons a trois charmantes jeunes filles s'il y a un parc ou dormir. Rozaje est une toute petite ville , un village meme, et il n'y a donc pas de parc. Mais notre chance est que cette region est musulmane et que l'hospitalite n'y est pas un vain mot. Apres avoir passe deux coup de fils, elles nous emmenent chez l'oncle de l'une d'elles, qui a accepte que nous dormions dans son jardin. Nous les remercions et installons notre tente pour la nuit.



Lorsque nous nous reveillons, nous dejeunons tranquillement installes sur les meubles de jardin. N'ayant pas rencontres nos hotes, nous ecrivons "hvala" (merci) avec des branches sur la table et partons. Nous nous promenons un peu dans la ville et voyons deux tres belles mosquees. Nous prenons un cafe. Il y a une flaque de sang juste a cote et beaucoup de policiers. Il y a eu un reglement de compte ce matin. Rozaje est une ville aux mains de la mafia locale, un point de passage strategique sur la route de la drogue, entre Istanbul et l'europe. 
Nous repartons faire du stop et n'attendons que 5 minutes avant qu'une voiture ne s'arrete. Il y a deja 4 personnes dedans et ils se serrent pour nous faire entrer. Nous parcourons encore cette magnifique route au milieu des montagnes. A la frontiere serbe, nous ne sommes pas controles car la personne qui nous emmene passe par la tous les jours et connait les douaniers. Nous ne voyons donc pas nos passeports tamponnes, ce qui sera lourd de consequence pour nous par la suite... 







Nous voulons aller au Kosovo et notre chauffeur part vers le nord de la Serbie. Nous sommes donc deposes au croisement. Nous sommes sur une route quasi deserte. Les rares automobilistes qui passent nous jettent des regards mauvais. Le paysage est magnifique mais notre premier contact avec la Serbie n'est pas rassurant. Nous attendons 3 heures et aucune voiture ne s'est arrete. 
Nous commencons a desesperer et faisont une croix sur le Kosovo. Nous allons donc faire du stop sur la route qui remonte vers le coeur de la Serbie. Il commence a faire sombre et personne ne s'est encore arrete. Nous n'avons pas d'argent sur nous et sommes dans un minuscule village ou il n'y a pas de banque. Il faut absolument que nous rejoignons une ville si nous voulons manger ce soir! Un bus passe qui va a Novi Pazar, la premiere ville de Serbie sur notre route. Le ticket ne coute qu'un euro et decidons donc de la prendre. Nous sortons ainsi de ce mauvais pas, pleins de doutes sur les serbes!




Arrives a Novi Pazar, nous cherchons un endroit pour dormir. On nous indique un parc mais il est petit et nous ne pouvons pas nous y installer. Nous continuons notre route en suivant la riviere a la recherche d'un pont sous lequel dormir a l'abri de la pluie. Nous en trouvons un un peu eloigne du centre et relativement propre. Nous nous y installons. Quelques temps apres, deux policiers arrivent pour nous controler. Nous leur presentons nos passeports et ils fouillent nos sacs. Ils nous demandent de les suivre au commissariat. Nous les suivons donc en nous demandant ce qu'ils nous veulent. Apres avoir attendu une bonne heure, un inspecteur nous emmene dans son bureau. il passe de nombreux coups de fils. 
Ca a l'air complique, mais il ne parle pas anglais et ne peux donc pas nous expliquer ce qui se passe. une demi heure plus tard, une interprete arrive. Elle nous explique que nous sommes entres illegalement sur le territoire Serbe car nos passeports n'ont pas ete tamponnes a la frontiere. Nous lui expliquons pouquoi nos passeports n'ont pas ete tamponnes mais notre explication ne leur convient pas. La traductrice nous explique que nous allons devoir passer quelques jours en prison, le temps que nous soyions juges, et devoir payer une amende. Nous commencons a trouver cette histoire nettement moins distrayante! Notre avocat  commis d'office arrive et controle nos depositions. Il nous rassure en nous disant que la prison est correcte, que ce n'est qu'une question de jours. Il nous explique aussi que nous sommes sur la route de la drogue et que nous intriguons les autorites: Deux auto-stoppeurs qui n'ont pas leurs papier en regle, hors-saison...

Nous partons donc en direction de la prison de Novi Pazar. Nous sommes fouilles puis nous deposons nos objets precieux qui sont consignes. Nous laissons nos sacs aux gardiens. On nous emmene ensuite chacun dans une cellule. Nous avons passes 5 jours dans cette prison, dans des cellules differentes, avant d'etre liberes. Nous etions completement paniques les premiers jours. Mais la realite des prisons est differente de ce qu'on imagine. Nous n'avons subi ni violence, ni viol, ni vol. Pour Tim comme pour moi, nous etions dans des cellules avec six autres detenus. La plupart d'entre eux etaient sympas et faisaient en sorte que cela se passe bien pour nous, nous protegeant des detenus moins sympas. J'avais peur d'etre vole et je suis sorti de cette prison avec plus d'objet que je n'y avais ammene. Le plus dur etait que les journees etaient tres longues, etant reveilles a 6h30 et pas couches avant minuit. La television etait en serbe, avec des programmes musicaux qui nous ont tout deux rendus allergique a la musique serbe. 
Nous ne pouvions pas avoir de discussion car les autres ne parlaient que le Serbe. Il etait egalement assez dur psychologiquement de les entendre rire en parlant des "francuzi", sans pouvoir comprendre ce qu'ils disaient. Surtout, nous ne savions pas combien de temps on allait rester enfermes et nous gambergions toute la journee en nous imaginant moisir la pendant des semaines... La nourriture est assez mauvaise. Nous avons ete liberes a l'issu du proces et avons du payer une lourde amende. La privation de liberte est ce qu'on peut infliger de pire a un etre humain. Ce voyage a pour but d'etre initiatique et cette experience l'a vraiment ete! Nous avons pu decouvrir la vie des prisonniers, vivre leur quotidien. Cela n'a dure que quelques jours mais eux sont la pour des annees! Ce fut une experience tres difficile mais enrichissante.

Une fois liberes, nous savourons notre liberte, mais nous avons 24h pour quitter le territoire de Serbie. Notre interprete (une femme formidable) nous offre un cafe et des mantija et nous indique ou prendre un bus. Il y en a un qui part a 22h pour Nis, ou nous trouverons un autre bus pour Sofia en Bulgarie. En attendant le bus, nous discutons avec des serbes qui se foutent de nous quand nous leur disons que nous sommes francais. ces gens n'ont pas l'air d'apprecier les etrangers. Notre bus a du retard et nous commencons a etre inquiets car nous voulons vraiment partir en respectant le delai. Nous ne voulons plus avoir d'ennuis! Il arrive finalement avec une heure de retard. Le chauffeur est moins aimable qu'une porte de prison (et je sais de quoi je parle...). Il jette nos sacs dans la soute et ne nous rend pas notre monnaie lorsque nous payons les billets. Decidement, ces serbes, ils commencent a nous plaire! 

Nous roulons pendant pres de 5 heures et arrivons a Nis au milieu de la nuit. Nous cherchons un distributeur pour payer les billets pour Sofia et les gens a qui nous demandons de nous  en indiquer un nous aboient dessus plus qu'ils nous repondent. Un jeune fini par nous aider. Nous prenons nos billets et partons a 4h30 pour Sofia. Le chauffeur de ce bus est encore plus desagreable que le dernier, ce qui n'est pas peu dire. A la douane, nous presentons notre avis d'expulsion au policier. Le chauffeur mime un coup de pied au cul, semblant ravi qu'on expulse des etrangers de son pays. Ca fait beaucoup rire les autres passagers. Notre image de la Serbie est surement biaise, mais nous recommandons vivement de ne jamais y aller! Les jeunes sont sympas mais les plus ages detestent les etrangers. Le passe peut surement expliquer le nationalisme des plus anciens... Nous ressentons un profond soulagement en passant la frontiere Bulgare. Nous avons traverse pas mal de pays depuis le debut de notre voyage et les gens que nous avons rencontre en Serbie etaient, a quelques  rares exceptions pres, tres nettement plus desagreables que les habitants des autres pays des Balkans. Si vous avez des temoignages susceptibles de nous reconcilier avec ce pays, ils sont les bienvenus...


Nous arrivons a Sofia a 8h du matin et des les premieres minutes, nous nous reconcilions avec notre voyage. Des sourires, des formules de politesse... Incroyable! C'est decide, a Sofia, nous dormirons a l'hotel car nous avons besoin de nous remettre de nos emotions de Serbie.

dimanche 17 octobre 2010

De Sarajevo a Podgorica

Dimanche 17 Octobre, Jour 41.

Nous quittons Sarajevo avec regret. Nous nous souviendrons longtemps de cette ville magique ou nous avons rencontre tant de gens. Nous reprenons le stop. Un vieux passe et nous parle en Bosniaque. Nous ne comprenons rien et nous le lui disons, mais il continue. Nous pensons qu'il nous explique que nous n'arriverons jamais a arreter une voiture a cause de Bill Clinton... Une automobile immatriculee en Autriche s'arrete sous ses yeux meduses. Harold, nous emmene jusqu'a Mostar. Manque de bol, il est temoin de Gehova! Il a trouve un bon moyen d'avoir un auditoire. Nous l'ecoutons pendant deux longues heures nous demontrer que Dieu a cree l'Homme et que l'humanite court a sa perte sans une theocracie... Nous passons un moment assez dur mais le magnifique paysage montagneux que nous traversons compense la desagreable conversation. Nous arrivons enfin a Mostar ou il pleut des cordes. Nous cherchons un endroit ou planter notre tente car une nuit a la belle etoile est inenvisageable. Nous trouvons un grand parc et nous installons au milieu d'un buisson. Nous sommes invisibles! Mais malheureusement trempes.




Le lendemain, nous nosu promenons dans Mostar. C'est une ville bien triste. Cette impression est surement renforcee par les trombes d'eau qui nous tombent dessus. Il y a de nombreuses ruines de la guerre un peu partout dans la ville. Il n'y a rien a voir ici, si ce n'est ce fameux pont marquant la porte de l'empire Ottoman. Sinon, seuls de immeubles gris composent cette ville. Elle est toutefois entouree de jolies montagnes et traversee d'une riviere aux eaux vives. Ca doit etre agreable l'ete... Sous cette pluie, nous n'avons pas tres envie de faire du stop, d'abord car il y a peu de chances que cela fonctionne, et aussi parce que nous sommes deja assez mouilles comme ca. Les Bus sont pour rien en Bosnie et nous en trouvons un qui va a Dubrovnik, sur la cote Croate. Nous esperons y trouver des cieux plus clements...


Dans le bus, nous deballons notre tente et nos affaires afin de les faire secher. Nous traversons un bout de Bosnie dans ce bus qui double les voitures dans les routes de montagnes. Nous attendons a la frontiere pour rentrer en Croatie. Nous atteignons la cote puis repassons en Bosnie qui a une toute petite ouverture sur l'adriatique, puis de nouveau en Croatie. Nous passons du temps aux postes frontiere.
Les douaniers regardent a peine nos passeports Francais et harcelent un passager turque de questions. Do you have any reservation? How much money do you have? Nous sommes contents qu'il ne nous pose pas ces questions! La cote Croate est beaucoup plus developpee que le reste du pays car le tourisme y marche beaucoup. On sent une tres nette difference surtout lorsqu'on arrive de Bosnie!



Arrives a Dubrovnik, nous sommes sans cesse abordes par des vieux nous proposant des logements pas chers, mais aucun ne peut nous proposer moins cher que notre tente... Nous marchons sous la pluie vers le centre ville. Nous finissons par trouver la vieille ville de Dubrovnik. Ca ressemble a Disneyland car il n'y a que des touristes, debarquant par milliers des paquebots de croisieres, encore nombreux en cette periode. Tout est tres cher a Dubrovnik.
Ca nous change de la Bosnie. Surtout, nous ne sommes abordes qu'en tant que touristes et non en tant que voyageurs, comme c'etait le cas a Sarajevo. On ne parle aux croates que pour leur dire que nous n'avons pas besoin de logement. On ne fait pas de vraies rencontres...
On se fait delester de pas mal d'euros dans un cybercafe hors de prix ou nous ecrivions notre dernier article, a l'abri de la pluie. Apres, la pluie s'etant calmee, nous sortons nous promener de nuit dans la vieille ville, sans les touristes. C'est beaucoup mieux! Nous sortons ensuite pour trouver un endroit ou dormir.

Dans les places touristiques, il vaut mieux etre discrets sinon la milice du capital se fera un plaisir de nous envoyer augmenter la rentabilitee de l'hotellerie locale... Nous trouvons une bande d'herbe invisible perchee au dessus de l'adriatique. Parfait! Nous plantons la tente car il pleut encore.



Le lendemain, la pluie ne s'est toujours pas arrete. Apres un cafe qui nous rechauffe, nous retournons dans la vieille ville qui est encore plus chargee de touristes. Il y a des allemands, des anglais, des americains partout. Meme des francais. Nous voulons faire le tour par les rempart mais c'est payant. Nous allons donc sur le petit port et profitions d'une accalmie pour faire secher la tente. La vieille ville de Dubrovnik justifie l'affluence de touristes car c'est magnifique. La ville est toute en pierres blanches, Une grande rue la traverse et de chaque cotes, des ruelles en escalier grimpent jusqu'aux remparts. Noyes dans la foule de touristes, nous decidons de partir. Nous etions tout deux deja venus ici 7 ans auparavant et n'avons pas besoin d'en voir plus. Nous dejeunons puis reprenons la route. Nous marchons jusqu'a la sortie de la ville et reprenons le stop.


Apres 15 minutes d'attente, un pick up s'arrete. Peter nous emmene 20km plus loin, a l'aeroport, ou le stop marchera mieux selon lui. A cet endroit, nous n'attendons que 10 minutes avant de repartir. Depuis que nous sommes arrives en Ex Yougoslavie, le stop fonctionne super bien. Nous attendons seulement 10 ou 15 minutes la plupart du temps. Contrairement a la France ou l'Italie, il semble que les gens s'arretent a partir du moment ou ils vont la ou on va. Notre chauffeur parle beaucoup mais son accent le rend difficilement comprehensible. Il travaille dans le tourisme. Nous roulons entre la mer et les montagnes. C'est superbe!
Lorsque nous arrivons a la frontiere du Montenegro, nous entrons dans le brouillard. Nous traversons la baie en ferry puis reprenons la route sous une pluie battante. Notre chauffeur n'est pas du tout rassure car en plus il fait noir. Il roule a 40km/h. Il nous depose a Budva, sur la cote. Nous cherchons longtemps un endroit pour dormir. Il pleut encore! Finalement, nous dormons a la belle etoile sous le porche d'un vieil hotel abandonne faisant face a la mer.

Le lendemain, nous faisons un tour dans la vieille ville de Budva, C'est comme a Dubrovnik, avec les touristes en moins et en plus petit. Budva est une petite ville de 15 000 habitants qui ne semble etre vivante que l'ete. Ses plages sont superbes et il y a un petit port charmant. La pluie cesse en fin de matinee et nous pouvons meme prendre un cafe avec un peu de soleil!
Nous marchons ensuite jusqu'a la sortie de Budva ou nous reprenons le stop. Encore une fois, 10 minutes suffisent pour que nous partions en direction de Podgorica, la capitale de ce petit pays de 600 000 habitants. Nous quittons la cote en direction du nord. Nous roulons encore au milieu des montagnes qui recouvrent l'ensemble du terriroire du Montenegro.
Ce sont des montagnes assez basses mais qui s'enchainent rapidement avec de nombreuses vallees. Elles sont couvertes de forets et les couleurs de l'automne nous ravissent! Il y a des nuages qui s'etirent de partout, ce qui rend le paysage plus beau encore.



Nous arrivons ensuite a Podgorica. Notre chauffeur nous depose sur le parking d'un gigantesque cente commercial. Nous y entrons pour nous abriter de cette pluie qui nous suit depuis maintenant plusieurs jours. ca commence a etre dur pour le moral car nous sommes trempes. Nous en profitons pour chercher de nouvelles cartes memoire pour nos appareils photos et du gaz. Nous esperons en trouver car nous voulons faire de la randonnee dans ces magnifiques montagnes, mais cela reste introuvable. Nous marchons, toujours sous la pluie, en direction d'un autre mall. dans celui ci nous n'en trouvons pas plus. Les vendeurs des magasins de sport nous apprennent qu'il est egalement difficile de se procurer des cartes. Les previsions meteo sont encore mauvaises pour les prochains jours et nous abandonnons donc nos projets de marche en montagne. Nous restons a l'abri de la pluie dans ce centre commercial bruillant, buvant un cafe au milieu des enfants qui jouent.


Nous sortons ensuite a la recherche d'un endroit ou dormir. Nous voyons une ecole abandonnee et cherchons un moyen d'y rentrer. Nous passons par une fenetre et explorons les lieux. Nous y trouvons des traces indiquant la presence recente d'un SDF. Nous preferons ne pas attendre qu'il rentre et partons chercher plus loin. Nous trouvons, derriere une grande pelouse, une clairiere cachee par la vegetation. C'est parfaitement discret et y montons notre tente malgres la pluie.



Le lendemain (aujourd'hui), nous remballons nos affaires trempees et partons les faire secher plus loin, sous le porche de l'entree du stade de Podgorica, ou nous prenons notre repas. Nous benissons les clementines des Balkans, si bonnes et gorgees de vitamines, qui nous empechent de tomber malade malgres le deluge qui nous suit depuis que nous sommes partis de Sarajevo.
La mission du jour sera de chercher un endroit ou laver nos vetements et nos corps car ca commence a sentir franchement mauvais, ce qui n'est pas bon pour le stop!